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Qu’est-ce que la médecine ayurvédique ?

La médecine ayurvédique est considérée comme l’une des plus anciennes médecines traditionnelles au monde. Bien plus qu’un savoir ancestral sur les plantes, l’ayurveda est un système thérapeutique qui a fait ses preuves à travers les siècles aidant d’innombrables personnes à surmonter toutes sortes de maladies, des plus simples aux plus complexes. Zoom sur cette médecine d’un autre temps qui survit et suscite encore l’engouement aujourd’hui.

Les origines de la médecine ayurvédique

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Appelée aussi Ayurveda, la médecine traditionnelle naît vers le deuxième millénaire avant la naissance de Jesus-Christ. On retrace ses origines dans des textes très anciens que l’on nomme Vedas. Selon l’histoire, ces derniers seraient des recueils de connaissances transmis entre sages indiens, les Rishi. Il existe en tout quatre Vedas : le Rig-Veda, le Sama-Veda, le Yajur-Veda et l’Atharva-Veda. L’Ayurveda appartient à l’Atharva-Veda en tant que sous-ensemble.

L’Atharva-Veda se base sur le son et la voix pour soigner. Chaque hymne et chaque récitation servaient à soulager un mal bien défini. On n’avait donc pas recours à de la médication, d’autant plus que l’on considérait cette forme de médecine comme une révélation divine et non créée par l’homme. La croyance en était donc aussi un des piliers.

Les six Samhitas de la médecine ayurvédique

Comme le sont les Vedas, l’ayurvédique est aussi un ensemble de collections littéraires, les Samhitas. Il y en a en tout six. Chaque traité porte le nom de son auteur. On distingue également parmi eux trois Samhitas majeurs et trois Samhitas mineurs.

Les trois majeurs

Les trois Samhitas majeures portent le nom de Brhattayï. Le premier texte fondateur de l’ayuverda est le Charaka Samhita. Écrit par Charaka, un médecin itinérant du temps de l’empereur Kanishka, il parle essentiellement de diagnostic et de traitements grâce à la médecine interne. Le principe se base sur le Kaya Chikitsa.

Le second traité a été écrit par Sushurita. Ce chirurgien indien recueille dans le Shalya Chikitsa (en sanskrit) les connaissances en chirurgie humaine qu’il a classé en 8 catégories différentes. Il y décrit plus d’une centaine de procédures chirurgicales, avec l’utilisation d’outils destinés à la chirurgie. Le Sushruta Samhita représente à ce jour le second texte le plus important de l’Ayurveda. Il a d’ailleurs été relayé dans le Manuscrit Bower vers le IVe siècle. Ces 184 chapitres ne cessent d’être répétés dans différents ouvrages de référence traitant de médecine traditionnelle et de médecine indienne. Le Sushruta Samhita fait découvrir plus de 700 plantes thérapeutiques (comme l’Ashwagandha, le Moringa, le Tulsi, etc.) et d’autres préparations médicinales. Il décrit plus d’un millier de maladies.

Le troisième Samhitas majeur n’est autre que le Vagbhatta. Il s’agit d’une présentation plus ordonnée des savoirs issus du Charaka Samhita et du Sushruta Samhita. Il résume les deux précédentes collections et est encore utilisé dans plusieurs facultés de médecines et universités indiennes.

Les trois textes mineurs

Le premier d’entre eux est appelé Madhava Nidana Samhita. C’est un recueil qui classe les maladies et les symptômes qui les accompagnent. Le second Samhita mineur porte le nom de Shamgadhara. Ce texte décrit avec précision les différentes préparations utilisées lors du fameux processus de purification et de réjuvénation de l’ayurveda que l’on nomme Panchakarma. Par ailleurs, ces textes décrivent le diagnostic par pouls. Le dernier Samhita mineur cite avec détails les propriétés de plusieurs aliments. On recense dans le Bhava-Prakasha Samhita les caractéristiques de diverses plantes et de plusieurs minéraux. Les textes se présentent sous forme de vers. Il y en a plus de 10 000.

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D’Asie vers les pays arabes

La médecine ayurvédique s’épanouit au fil du temps. Deux siècles avant J.-C., il gagne du terrain comme les différentes religions indiennes. Le Bouddhisme permettra à l’ayurveda de faire une percée en Asie, notamment en Afghanistan jusqu’en Chine. Une partie des bases de l’acupuncture vient de l’ayurveda. Au Tibet, la médecine traditionnelle est fortement marquée par les remèdes mentionnés dans les Samhitas. Elle s’en inspire en choisissant les plantes médicinales disponibles dans l’Himalaya et ses alentours. Même la médecine grecque antique y trouve ses sources.

Fa Hsien, un pèlerin chinois du IVe siècle, raconte avec précision la médecine pratiquée durant l’Empire des Gupta, en parlant de clinique et d’instruments médicaux issus du Charaka. Peu de temps après, les Arabes traduisèrent les écrits de Sushruta et de Charaka dans leur langue. C’est ainsi que ces recueils arrivent plus tard en Europe, en Italie plus précisément, au sein de la famille Branca de Sicile qui traitait beaucoup à l’époque avec les Arabes.

Ce que cela signifiait être médecin pendant la période védique

Au début, la médecine traditionnelle indienne était étroitement liée avec la religion, car les Veda étaient des textes sacrés énoncés par les Dieux et non créés par les hommes. Les prêtres étaient donc à la fois médecins et vice-versa. Ils avaient le monopole de la connaissance que l’on assimilait parfois à des pratiques magiques. La transmission de ces savoirs à des gens normaux était formellement interdite en Inde. Les brahmanes représentaient les précurseurs de la médecine. Plus tard, Sushruta bouleversa cet ordre et libéra la connaissance à d’autres castes indiennes, notamment les soudras. Toutefois, l’accès aux savoirs demeura partiel, car ils ne pouvaient accéder à certaines formules.

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Les textes de Charaka et de Sushruta décrivent les devoirs d’un médecin. L’initiation d’un nouveau médecin suit un processus strict, dans un cadre formel et religieux. Chaque élève doit choisir un maître ayant des garanties fiables et pouvant lui inculquer toutes les connaissances nécessaires. La cérémonie d’initiation dure 4 jours.

Le déroulement de l’enseignement de la médecine ayurvédique

Durant l’enseignement, l’élève obtient de son maître des connaissances théoriques. Il pratiquera directement la médecine. Certains textes sont appris par cœur, puis discutés avec le maître. La partie pratique commençait par la visite des malades. Les disciples devaient suivre leurs maîtres dans leurs voyages. Les exercices pratiques consistaient à réaliser des opérations chirurgicales. Les simulations sont faites sur des écorces de fruits et de plantes, car personne n’osait toucher à des cadavres. À noter que les médecins traditionnels indiens ne soignaient pas tout le monde. Ils excluaient les ennemis du roi, les mauvaises personnes et les incurables.

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